Plonger dans le verre des Compagnons Cavistes à Cholet, c’est partager leur passion du vin, c’est aussi découvrir les vignerons d’aujourd’hui et de demain. C’est échanger des valeurs, du plaisir, dans le respect d’une certaine tradition. Amoureux du vin, ils sont vos serviteurs. Rencontre avec Jean-Louis Belin, le pilier…
Tout petit déjà…
Les Compagnons Cavistes nous accueillent chaleureusement dans un endroit plein de vie. Les occasions de goûter, de sentir, d’apprécier et découvrir différents vins magnifiques n’y manquent pas. L’approche du vin y est particulière et assez singulière. Si l’importance de l’étiquette est grande, celle de l’éthique l’est plus encore. Les amoureux du vin élaboré dans un souci permanent du respect de la nature entrent ici les yeux fermés et n’apportent que leur nez et leur palais. D’où vient cet esprit ? Comment est née cette jubilation constante ? Jean-Louis Belin raconte : « Tout petit déjà, je savais que je serais commerçant. A l’âge de 11 ans j’avais d’ailleurs déjà créé ma première entreprise !
Vous savez, je suis fils d’ouvrier et chez moi, l’argent de poche devait se gagner, se mériter. Alors avant les fêtes de Pâques, je ramassais des jonquilles que je vendais sur le bord de la route, ce qui nécessitait toute une organisation… D’abord je devais négocier avec les paysans pour cueillir les jonquilles dans leurs pâtures tout en veillant à bien refermer les barrières. Ce qui m’a appris à négocier, à respecter mes interlocuteurs et à respecter la nature. Ensuite j’ai appris à travailler en équipe puisque je collaborais avec mes deux frères. Et enfin choisir les meilleurs emplacements pour mieux vendre était aussi essentiel. Bref, ça a été extrêmement formateur. »
Les Compagnons Cavistes : Du bio, du bon, du Belin !
Notre joyeux caviste poursuit : « Oui, et mon oncle avec qui j’ai vraiment appris le métier me disait toujours : « Tu es fait pour le commerce, et le commerce ne s’apprend pas à l’école, il s’apprend dans la vie ! » J’ai tout de même appris la comptabilité/gestion à l’école, puis j’ai travaillé avec lui. C’était un homme particulier, unique qui m’a énormément apporté. Et j’ai ouvert ma propre cave en septembre 98, une pure création. Mais bien sûr j’ai gardé sa philosophie. Vous savez, j’ai eu la chance, enfant, d’avoir été en contact avec des petites fermes, des petites exploitations respectueuses de l’environnement, c’était un privilège, je m’en rends compte.
Aussi j’ai énormément de liens aujourd’hui avec des gens qui travaillent en bio, des gens qui respectent aussi la nature. Ces personnes observent, sont sensées, et produisent des vins de haute définition. Ce qui donne les plus grands crus d’Alsace, de Bourgogne, de la vallée de la Loire, etc… Mais ce sont des gens qui travaillent juste naturellement, comme ils ont toujours fait. Simplement maintenant ils peuvent le dire sans risquer d’être associés à des clichés véhiculés par le bio, c’est-à-dire en gros sans être associés à des babas post-soixante-huitard. »
Une boutique où il fait bon boire
« Le bio ne doit pas être un argument marchand, en tout cas l’étiquette bio. Comme vous le savez peut-être, en août 2012, les députés ont fait passer un label bio maintenant basé sur les critères des normes européennes (qui sont beaucoup plus flexibles que les anciens critères). Aussi la grande distribution s’engouffre-t-elle dans ce qui est devenu un marché qui ne signifie plus grand-chose. Le label ne doit donc pas vraiment aider à vendre, ce qui compte c’est la philosophie (et donc bien connaître les producteurs).
Ce n’est pas parce que c’est bio que c’est bon. Vous saisissez la nuance ? C’est la bouche qui parle, c’est votre expérience, et votre ressenti émotionnel… » Ce qui est sûr, c’est que vous en aurez beaucoup en poussant la porte des Compagnons Cavistes ! Ne manquez surtout pas les émotions des dégustations régulièrement organisées. Vous retrouverez toutes les dates et une mine d’informations sur leur site. « Enivrez-vous », disait Baudelaire, avec les Compagnons Cavistes peut-on ajouter…
Les Compagnons Cavistes
20, rue de l’Orangerie
49300 Cholet
Tél. : 02 41 29 06 33